07/06/2012

8 La brebis



  
Les télésièges s'étaient tus
Le ciel était gris
Et à flanc de colline
Au détour d'un vallon
Sur l'herbe maigre
On l'a aperçue
Elle paissait sereinement
La brebis

Quelques étoiles blanches
Ponctuaient l'herbe aride
Elle était seule
Dans le désert montagneux
Et sa patte avant gauche
Pendait lamentablement
Elle paissait sereinement
La brebis

Des groupes de hauts sapins
Défiaient l'atmosphère éthérée
La partie supérieure de la patte
Ne tenait à la partie la plus basse
Que par un lambeau de chair tortueux
L'os était brisé
Elle paissait sereinement
La brebis

Des heures on est resté à la regarder
Et puis finalement
On est parti
Cela fait bien des années
Mais je m'en rappelle encore
Sur le tapis vert-de-gris s'élargissant à l'infini
Elle paissait tristement
La brebis


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8 commentaires:

  1. Réponses
    1. Celle du poème n'est pas galeuse, mais elle est un symbole de courage silencieux et de dignité face à la souffrance.

      Les animaux ont bien des leçons à nous donner !

      A bientôt.

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  2. Que c'est beau et bucolique. Vous en parlez si bien qu'elle était devant moi cette brebis et j'aurais voulu l'aider. Bonne journée mon sieur Le Marginal Magnifique. Alix.

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  3. Elle méritait bien un poème cette brebis si stoïque et résignée dans sa souffrance qui continuait à brouter la vie dans ce calme et reposant paysage de montagne. Et s'y attarder c'est être sensible à toute forme de misère même la plus humble mais non moins digne de compassion. Bonne journée.

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    1. Elle était tellement touchante, j'ai vu en elle toute la mélancolie du monde. Et je vois qu'on se comprend...

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  4. Ton histoire m'arrache le coeur...
    Il est fort possible qu'elle ait eu la patte prise dans un piège à la con, que l'on met pour attraper les pauvres lapins... brrrrrrrr c'et horrible...
    Honteusement, j'avoue manger de la viande :( mais toujours d'élevage en plein air et proche de chez
    nous... et comme dit mon mari, pourquoi le poulet ne pousse pas dans les arbres ? Et si ça ne tenait qu'a nous pour les tuer... on mangerait que des fruits et des légumes. Bon, de temps à autre un bon poulet au four accompagné de cèpes, fait parti de petites plaisirs de cette vie morne. Suis désolée... je te dégoute...
    Merci en tout cas pour le lien et tes mots chez moi.
    Bonne nuit. a bientôt.

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    1. La rencontre de cette brebis m'a marqué, hanté peut-être même. Que de noblesse dans l'acceptation de son sort ! Quand une brebis d'un troupeau est blessée et ne peut plus suivre, les bergers ont tendance à l'abandonner cruellement et froidement à son triste sort et à la solitude des alpages.

      Éh oui, tu as compris que je ne mangeais pas de viande ! Il y a beaucoup de raisons à cela : éthiques, sanitaires, environnementales. Dans la balance je vois plus de raisons pour ne pas manger de viande que pour en manger.

      Ton mari a raison, "les poulets ne poussent pas encore sur les arbres" et je comprends que ce ne soit pas facile de s'en passer lorsque l'on est habitué et qu'on aime ça. Moi-même ai longtemps dévoré toutes sortes d'animaux avant d'être dégoûté.

      Bon, l'essentiel au moins est de ne pas bouffer de viande industrielle, c'est le pire, et de privilégier les filières bio ou plus respectueuses des animaux et du consommateur... ce viandard sanguinaire.

      Merci pour ton commentaire et à bientôt.

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